2016
Dans le cadre de la toute nouvelle manifestation nantaise « Débords de Loire », la barge Pacifique de la C.L.T. a rejoint temporairement les quais de Nantes, chargée de containers habillés pour l’occasion par d’immenses photos sur baches présentant les différentes activités de transports de la CLT.
Moins glamour que le Belem, sa force tranquille lui permet de transporter de gros et lourds colis sur la Loire. À voir jusqu’à mercredi.
Que vient faire cette barge XXL à Nantes ?
Vous l’avez peut-être repérée en vous baladant, ce week-end, sur les quais de Nantes. Ses mensurations (89 m de long et 11,40 m de large), inhabituelles, se remarquent sur le quai de l’Aiguillon. Le Pacifique et son pousseur Val d’Armor sont amarrés quai de l’Aiguillon, face au hangar à bananes, depuis samedi. L’énorme embarcation a participé à la parade nautique accompagnant le trois-mâts Belem jusqu’à Nantes.
Un éléphant dans un magasin de porcelaine ? « Non, parce que l’engin est ultra-manoeuvrant », sourit David, le capitaine, ravi de cette sortie particulière. Une grande première pour un tel navire peu habitué aux flonflons et aux paillettes. « Nous devions être présents à cette fête de la Loire. Nous sommes des utilisateurs quotidiens du fleuve, mais nos métiers sont méconnus, peu visibles », souligne Lénaïck Le Faou, directrice de la Compagnie ligérienne de transport. Et pourtant, ils sont un maillon nécessaire de l’économie locale. « Il faut se souvenir qu’autrefois le Belem était lui aussi un bateau de commerce ! »À quoi sert cette colossale embarcation ?À transporter des colis lourds et encombrants. La barge, c’est ce qui contient la cargaison. Le pousseur, ce bateau qui pousse et manœuvre le convoi. La Compagnie ligérienne de transport (filiale créée en 1983 de la Compagnie fluviale de transport), dispose de différentes plates-formes aussi robustes que puissantes : barges de 5 000 à 6 000 tonnes, pousseurs de 3 000 CV.
Du terminal portuaire de Montoir, elles approvisionnent plusieurs fois par jour en charbon la centrale thermique de Cordemais. Pour Airbus, elles livrent des tronçons d’A380 et d’A350. Et de nombreux colis industriels hors gabarit, des éléments d’ouvrages de travaux publics ou des composants éoliens.Qui pour faire fonctionner ce mastodonte ?Ils sont quatre mariniers à la passerelle, à la machine, sur le pont. Rudy, les deux David et Guy vivent à bord jusqu’à mercredi à Nantes. Anciens pêcheurs ou voileux, ils ont une expérience différente de la navigation. Ils aiment ce « boulot diversifié et surtout en plein air ». « Il n’y a pas une manœuvre qui se ressemble », lâche Guy.
Dans un coin de Bretagne ou de Vendée, une famille les attend. « Ce mélange sur l’eau et à terre, c’est notre équilibre. On sait qu’on va se revoir et on attend ses retrouvailles », confie David, le Morbihanais. Le cuistot, cette semaine, c’est lui. Et, d’après ses collègues, il se débrouille plutôt comme un chef !
Magali GRANDET.